31/01/2017

The Leftovers – Saison 2 (HBO)

Fiche technique

Titre : The Leftovers
Création : Damon Lindelof et Tom Perrotta
Réalisation : Peter Berg (pilote), Keith Gordon, Lesli Linka Glatter, Mimi Leder
Scénario : Damon Lindelof (pilote), Tom Perrota (pilote), Kath Lingenfelter, Jacqueline Hoyt, Elizabeth Peterson
Photographie : Todd McMullen
Musique : Max Richter (épisodes)
Production : Damon Lindelof, Tom Perrotta, Ron Yerxa, Albert Berger, Peter Berg
Société de production : Warner Bros. Television
Langue originale : anglais
Pays d'origine : États-Unis
Chaîne d'origine : HBO
Officiellement renouvelée pour une saison 3
Synopsis

La famille Murphy vit à Jarden (Texas), une petite ville - une unique et troublante - un endroit avait aucune personne disparue lors de l'événement mystérieux de 2012. Pour cette raison, la ville est devenue de culte, l'attraction et de l'espoir pour de nombreuses personnes désespérées.
Ici, ils transfèrent le révérend Jamison et sa femme, et quelques jours plus tard, Kevin et sa famille, juste à côté des Murphy.
Après un tremblement de terre, ils se rendent compte que trois jeunes filles, dont Evie Murphy, ont disparus.

Distribution

Justin Theroux : Shérif Kevin Garvey
Amy Brenneman : Laurie Garvey
Margaret Qualley : Jill Garvey
Chris Zylka : Tommy Garvey
Christopher Eccleston : Matt Jamison
Carrie Coon : Nora Durst
Regina King : Erika Murphy
Kevin Carroll : John Murphy, mari d'Erika
Jovan Adepo : Michael Murphy
Jasmin Savoy Brown : Evie Murphy

Épisodes

Deuxième saison (2015)
Épisode 1 : Axis Mundi
Épisode 2 : A Matter of Geography
Épisode 3 : Off Ramp
Épisode 4 : Orange Sticker
Épisode 5 : No Room at the Inn
Épisode 6 : Lens
Épisode 7 : A Most Powerful Adversary
Épisode 8 : International Assassin
Épisode 9 : Ten Thirteen
Épisode 10 : I Live Here Now

Mon avis

Après une première saison particulièrement réussie, je n'avais pas d'autres choix que de me précipiter sur la seconde saison ! 
Kevin, Nora et Jill ont quittés leur vie précédente pour un nouveau départ, dans la petite ville Jarden, et surnommé « Miracle ». Un miracle effectivement, sachant que lors de la disparition de 2012, ça été la seule ville à recenser aucune disparition... C'est devenu alors un lieu de pèlerinage, où les gens viennent se recueillir ou même – comme dans le cas de Kevin et de sa famille – y habiter.
Après une première saison exceptionnelle, j'étais un peu inquiète en commençant la deuxième saison de The Leftovers : serait-elle aussi réussie, sachant que la barre avait été mise très haut et que cette fois cela s'éloignait du support du livre ? Je n'avais en fait aucune raison d'être inquiète : la 2ème saison est définitivement la meilleure !

The Leftovers nous plonge dans l'intimité des personnages et se concentre sur les réactions suite aux différents événements. Pour ceux qui aiment les réponses claires, sachez qu'il n'y en aura pas ici. Nous ne saurons pas pourquoi certaines personnes ont disparu, nous allons juste accompagner les survivants dans leurs vies, à essayer de se remettre du traumatisme et en acceptant le fait que, parfois, il n'y a pas de réponses. Ici, c'est la force des acteurs qui fait le tout : chacun d'entre eux est particulièrement bouleversant et poignant ! Justin Theroux en tête, il livre une prestation exceptionnelle du début à la fin ; je retiens tout particulièrement son interprétation de la chanson Homeward Bound, particulièrement vibrante... Nora m'a également énormément touchée : malgré son évolution, son passé la marque profondément et le départ à Miracle n'est plus ni moins qu'une fuite en avant. C'est un peu le même cas pour Matt, qui voit arriver un miracle et le fait plonger plus profondément dans sa foi. Tous les personnages sont beaux, touchants, bien décrits...
The Leftovers, en plus de ses personnages, reste incomparable grâce à son histoire et les thèmes qu'elle développe. Du début à la fin, je suis passée par toutes les émotions : colère, tristesse, joie, nostalgie... Tout ! Par rapport à la première saison, on est plongés plus profondément dans la psychologie des personnages, en se concentrant sur les principaux ; on est portés par une histoire sombre et amère, ce qui n'empêche pas de voir des moments de bonheur arriver sur la pointe des pieds. Pas de violence ou de mort inutile, mais nos émotions et nos nerfs sont toujours sollicités, et ça c'est la grande force de The Leftovers ! On s'interroge, on doute, on réfléchit... Personne n'est épargné, et le spectateur non plus.
Beaucoup d'émotions, de l'excellent, des psychologies fouillées... The Leftovers est définitivement une série à regarder !

29/01/2017

Inalia, Tome 1, de Maud Cordier

Inalia, Tome 1
Le Prince des loups

Maud Cordier







Pour les personnes souhaitant lire ce premier tome
en version papier, il est disponible auprès de l'auteure
ou sur le site de la maison d'édition Mots en Flots.




121 ans après le Grand Changement, l'Histoire des Hommes a disparu. Le Roi Richard, un homme tyrannique, veut marier ses deux fils pour s'assurer de transmettre la couronne, mais aussi pour honorer une vieille promesse...
Chez les De Morvan, Pénélope, une jeune servante, est au service de Laurine, l'une des 3 filles de la Marquise. Aux côtés de ses amies servantes, Sylvia, Lucie et Christine, elle tente de survivre aux maltraitances et aux humiliations...
Pourtant, lors de la venue des Princes, Pénélope fait, par hasard, la rencontre du Prince Stéphane, et leurs interrogations quant au passé des hommes pourraient bien les rapprocher...



Une histoire que l'on m'a énormément vantée, et que j'étais curieuse de lire !
120 ans après le Grand Changement, l'âge des Hommes s'est effondré. Ils ont perdu des connaissances, des savoirs... La médecine et la technologie ont régressés, pouvant les hommes à vivre dans un monde similaire à celui de leurs lointains ancêtres : l'esclavage existe, tout comme une société fondée sur des castes sociales et dirigés par des rois et reines. Le roi Richard, un homme particulièrement tyrannique, veut marier ses deux fils afin de s'assurer que la couronne soit portée par un de ses descendants. Pour cela, il décide de les marier dans la famille De Morvan, pour honorer une vielle promesse.
Pénélope est une servante, au service de Laurine De Morvan, l'une des trois filles de la marquise. Ses amies, Sylvia, Lucie et Christine, sont servantes comme elle, et les jeunes femmes se serrent les coudes pour survivre dans cette maison où maltraitances et humiliations sont monnaie courante. Pénélope est sans doute la plus chanceuse, étant donné que Laurine est une jeune fille à priori toujours douce et agréable.
La vie quotidienne dans le manoir est bouleversée par l'annonce puis par l'arrivée des Princes. Par hasard, Pénélope va rencontrer le prince Stéphane, et contre toute attente, il va sembler désireux d'engager la conversation avec une servante, qui partage son intérêt pour le passé, qui a les mêmes interrogations sur la vie d'avant le Grand Changement.
Ce premier tome d'Inalia s'avère vraiment bon et agréable à lire. Le côté fantastique et dystopique de l'histoire ne se révèle pas tout de suite, seules les références au Grand Changement sont au début les seuls signes de cet univers particulier. Mais au fur et à mesure, des événements surviennent, ajoutant des détails, approfondissant le monde de plus en plus.
Le prince des loups est un mélange très réussi entre fantastique, dystopie et même un peu de romance. Tout s’emboîte parfaitement bien, il n'y a pas d'inégalité, de temps morts et les révélations sont parfaitement dosées. Le monde est très cohérent, presque réaliste, et on a l'impression de pouvoir s'y promener. Il y a des intrigues, des complots et machinations, le tout saupoudré d'une petite touche fantastique très bien amenée. J'ai hâte de lire la suite, afin de savoir comment Maud Cordier va développer son univers !
Du côté des personnages, là non plus je n'ai rien à reprocher au Prince des loups. Sans surprise, Pénélope s'avère être mon personnage préféré. C'est une jeune femme sérieuse, travailleuse, et que les mauvais traitements de ses employeurs n'ont pas réussi à briser. Elle espère ne pas être servante toute sa vie, rêve de liberté, mais surtout n'hésite pas s'intéresser aux autres et au monde qui l'entoure. Elle est parfois tête brûlée, mais on peut dire que c'est sa jeunesse et sa curiosité en sont responsables ! Elle est loyale et fidèle envers ses amis, attachée à ses valeurs... Les descriptions des autres personnages sont également particulièrement frappantes : il y a vraiment une opposition entre les gens de la royauté et les servants. Mais même parmi ces deux groupes, les différences peuvent être de taille. Nous trouvons énormément de gens de la noblesse ou de la royauté imbus d'eux-mêmes, mesquins, mauvais, plus intéressés par les apparences et l'apparat que par de vraies valeurs. Malgré tout, on peut être de sang royal et être une personne adorable, comme Laurine. Parmi les servants, chacun essaye de se serrer les coudes, d'être solidaires les uns envers les autres, mais malheureusement tous ne sont pas comme ça. Mais Maud Cordier n'a pas réduit ses personnages à des stéréotypes ambulants : ils peuvent êtres « bons » ou « mauvais », mais surtout beaucoup plus complexes que cela ! Chacun à un passé différents, une histoire à part, des réactions et des pensées différentes, ce qui les rend tous originaux et intéressants.
Le prince des loups est donc une excellente surprise, j'ai adhérée du début à la fin ! Je suis impatiente de retrouver Pénélope, le prince Stéphane et d'en savoir plus sur l'univers d'Inalia !





La valeur d'une existence se mesure au degré de bonheur que 
l'on a ressenti et non à la quantité de bien que l'on a amassés.





Chronique en + : l'avis de Bettie Rose Books !






Challenge 50 romans en 2016

27/01/2017

Top Five SériesAddict ≠28

Top Five SériesAddict ≠29
Les super-pouvoirs qu’on aimerait avoir 

Même si de grands pouvoirs s'accompagnent de grandes responsabilités, il serait parfois pratique d'avoir une super habilité, histoire de se faciliter un peu la vie...



- La super-force de Jessica Jones (Jessica Jones)
Un pot de cornichon trop résistant ? Devoir porter des cartons ? N'en dites pas plus, moi et ma super-force on est sur le coup !



- La persuasion de Killgrave (Jessica Jones)
Il a la capacité de contrôler autrui par la voix, à la manière de suggestion hypnotique. Killgrave peut ainsi faire tout ce qu'il veut par n'importe qui. Ce serait facile avec ce genre de capacité de sombrer dans la facilité et de ne plus distinguer le bien du bien... Mais une personne doté d'un fort sens moral pourrait utiliser ce pouvoir pour le bien et arrêter les malfaiteurs. Si jamais je venais à avoir ce pouvoir, je ne ferais pas de mauvaises choses, mais je préférerais qu'on me surveille. Histoire que je n'oblige pas tout le monde à lire mes livres favoris.





- La peau résistante de Luke Cage (Luke Cage)
Certes, il peut être blessé par des armes en adamantium ou en vibranium, mais globalement il peut résister aux balles, aux flammes, il peut sortir indemne d'une chute d'un immeuble de 20 étages... Donc, ce serait pratique ! Fini les coupures de papier à cause de la lecture intensive, gloire !





- Pouvoir se téléporter comme Hiro Nakamura (Heroes)
Plus besoin du métro ou de la voiture, d'un seul coup on peut partir de là et se retrouver aussitôt là-bas. PRATIQUE !



- Les capacités de Gamora (Guardians of the Galaxy)
Ayant été cybernétiquement modifiée, elle est plus forte, plus agile, et possède des facultés de régénération, un peu comme Wolverine. Et en plus c'est une experte en arts martiaux ! Ma nouvelle meilleure amie.

26/01/2017

Brutale, de Jacques-Olivier Bosco

Brutale - Jacques-Olivier Bosco



19 Janvier 2017
Robert Laffont
20 €







Des jeunes vierges vidées de leur sang sont retrouvées abandonnées dans des lieux déserts, comme dans les films d'horreur. Les responsables ? Des cinglés opérant entre la Tchétchénie, la Belgique et la France.
Les mêmes qui, un soir, mitraillent à l'arme lourde un peloton de gendarmerie au sud de Paris. Que veulent-ils ? Qui est cet « Ultime » qui les terrorise et à qui ils obéissent ? Face à cette barbarie, il faut un monstre.
Lise Lartéguy en est un. Le jour, elle est flic au Bastion, aux Batignolles, le nouveau QG de la PJ parisienne. La nuit, un terrible secret la transforme en bête sauvage. Lise, qui peut être si douce et aimante, sait que seul le Mal peut combattre le Mal, quitte à en souffrir, et à faire souffrir sa famille.



Merci à Robert Laffont !
Des jeunes vierges sont retrouvés vidés de leur sang et abandonnées comme des détritus ; un peloton de gendarmes est mitraillé à l'arme lourde ; des braquages ont lieu... On peut dire que la vie est mouvementée, et que toutes ces affaires sont peut-être connectés.


Lise Lartéguy est flic à la PJ parisienne. C'est une femme volontaire, dure, sujette à de fréquentes crises de violences et qui a eu beaucoup d'ennuis à cause de ça. Heureusement que son nom de famille et ses relations de famille lui permettent d'éviter les retours de bâtons. Mais cela coûte cher, spécialement dans ses relations de famille... Mais il faut toujours combattre le mal par le mal, et c'est ce que Lise a bien l'intention de faire.


J'avoue que je ne connaissais absolument pas Jacques-Olivier Bosco avant de commencer Brutale mais je pense m'intéresser bientôt à ses autres écrits !



Si l'enquête menée dans Brutale est très intéressante et captivante, toute la force vient de son anti-héroïne : Lise Lartéguy est pour le moins originale, et c'est elle qui m'a véritablement captivée pendant toute l'histoire. Si les romans policiers utilisent toujours la ficelle de l'inspecteur cabossé et borderline, Jacques-Olivier Bosco a réussit à augmenter ce niveau par 10 ! Cabossée et borderline, Lise l'est indiscutablement. Elle n'hésite pas à recourir à la force (big-up pour l'utilisation du Krav-Maga !!), à foncer tête baissée, à se déplacer à toute allure sur sa moto, et à recourir aux méthodes les plus extrêmes pour obtenir ce qu'elle veut. Décrit comme ça, elle n'apparaît pas comme un personnage ni très recommandable ni très sympathique. Et pourtant, on arrive à s'y attacher... Elle est peut-être dure, violente, mais a ses failles qui la rende humaine et on arrive à la comprendre, même si son comportement n'est pas très souvent acceptable. C'est toute cette ambivalence qui m'a fait dévorer Brutale ! Mais les personnages ne se résument pas à celui de Lise : il y a également Camille, le frère de Lise, dans la police également ; il y a Cramé, pour le moins dangereux et passionnant... Les personnages secondaires sont tous passionnants et bien travaillés, que ce soit les relations de Lise avec ses collègues, avec les malfaiteurs qu'elle rencontre, mais surtout ses relations pour le moins compliquée avec sa famille.

En refermant Brutale, j'ai tout de suite espéré une suite, histoire de creuser encore davantage cet univers !




Lise Lartéguy, Tome 1 : Brutale
Lise Lartéguy, Tome 2 : Coupable





Chronique en + : l'avis de Léa Touch Book !





24/01/2017

L'immeuble Christodora, de Tim Murphy

L'immeuble Christodora - Tim Murphy


05 Janvier 2017
Plon
21.90 €







New York. Milly et Jared, couple aisé animé d'ambitions artistiques, habite l'immeuble Christodora, vieux building de Greenwich Village. Les habitants du Christodora mènent une vie de bohèmes bien loin de l'embourgeoisement qui guette peu à peu le quartier.
Leur voisin, Hector, vit seul. Personnage complexe, ce junkie homosexuel portoricain n'est plus que l'ombre du militant flamboyant qu'il a été dans les années quatre-vingt.
Mateo, le fils adoptif de Milly et Jared, est choyé par ses parents qui voient en lui un artiste. Mais le jeune homme, en plein questionnement sur ses origines, se rebelle contre ses parents et la bourgeoisie blanche qu'ils représentent.
Milly, Jared, Hector et Mateo, autant de vies profondément liées d'une manière que personne n'aurait pu prévoir. Dans cette ville en constante évolution, les existences de demain sont hantées par le poids du passé.




Merci à Plon !
Nous sommes à New York, avec Milly et Jared. Couple aisé, ils habitent dans l'immeuble Christodora, un vieux building de Greenwich Village. Dans cet immeuble, la vie bohème lutte contre la bourgeoisie qui envahit peu à peu le quartier. Milly et Jared ont recueilli Mateo, alors qu'il n'avait que 5 ans. Maintenant c'est un adolescent, en lutte contre lui-même, ses parents adoptifs et la bourgeoisie qu'ils représentent. Délaissant une carrière d'artiste et négligeant ses dons, le jeune homme sombre dans la drogue et la colère. Le voisin de Milly et Jared, Hector, est un junkie homosexuel qui n'est plus que l'ombre du militant charismatique qu'il était, luttant pour les droits des personnages atteintes du Sida. A travers les histoires entrelacées de Milly, Jared, Mateo et Hector, L'immeuble Christodora nous plonge dans une histoire sombre, parsemée de morts et de souffrance, mais où pourtant règne toujours une certaine forme d'espoir.
Tim Murphy nous présente un véritable roman de dénonciation, ces vies minées par la drogue et le VIH, oubliés par tous. Mateo est le fils adoptif de deux artistes, né d'une mère touchée par le sida ; Hector était un militant passionné, tombé dans la drogue suite au décès de son compagnon. Deux personnages qui se ressemblent énormément, touchés par le deuil, incapables de résister au pouvoir apaisant de la seringue. Pourtant, ils feront tout pour tenter d'améliorer leur situation, celles de leurs amis, et surtout d'essayer de mieux comprendre le monde qui les entourent.

A travers L'immeuble Christodora, Tim Murphy aborde de nombreux sujets mais le thème fort est celui du Sida et de la vie des homosexuels. Trop souvent, le Sida a été ignoré, les homosexuels rejetés et ignorés... Même maintenant, l'homophobie, l'intolérance et l'incompréhension sont toujours bien présentes, et Tim Murphy entend bien le rappeler. Cet ostracisme a bien trop souvent conduit les homosexuels à dénier leur sexualité, à se cacher, à refuser de faire des tests de dépistage de maladie, juste pour éviter le poids de l'opinion public. Et il est bien temps que cela change ! Même aujourd'hui, en 2017, cet état de fait reste beaucoup trop présent. Quand allons-nous commencer à nous mêler de nos affaires et à ne pas juger une personne sur ses préférences sexuelles ? Quand allons-nous commencer à nous informer, à nous intéresser, à ne pas avoir peur d'un épouvantail ? Le Sida n'est pas une maladie honteuse et qui ne touche que les personnes homosexuelles. L'immeuble Christodora pointe du doigt les défauts de la société, et frappe fort ! De même que Tim Murphy présente le combat pour faire avancer la lutte contre la maladie, et dans cette lutte, le combat des femmes, une minorité dans la minorité. Car, au début, les femmes n'étaient même pas reconnus comme étant capables d'avoir cette maladie. Le Sida était considéré comme une maladie d'homme, et les organismes de santé (souvent menés par des hommes, quelle surprise...) n'étaient pas prêts du tout à voir les spécificités que cette maladie entraîne chez les femmes. Comment lutter lorsqu'on est une minorité au sein d'une minorité ? Toutes les personnes, hommes et femmes, qui ont fait avancer la lutte, qui ont fait progresser les soins, qui ont bousculer les idées reçues... Toutes ces personnes devraient être connues, leur combat ne devrait pas être oubliés. Et aujourd'hui, le combat n'est pas fini. Les fausses idées et les préjugés sont toujours là, eux aussi progressent, et avec l'arrivée d'un certain Trump au pouvoir et sa volonté de changer le système de soin aux États-Unis, j'ai peur qu'il n'y ait un fort recul dans les progrès effectués ces dernières années... L'accès au soin devrait être un droit pour tous, peu importe sa couleur de peau, son sexe, que l'on soit riche ou pauvre, issu d'une majorité ou d'une minorité. Si on commence à ouvrir les yeux, à se rassembler, à lutter ensemble, collectivement, ce sera déjà un grand pas en avant.
L'immeuble Christodora nous parle du Sida, des homosexuels, mais également de comment on peut faire sa place dans le monde et comment appréhender la vie, non seulement de notre point de vue mais aussi de celui des personnes qui nous entourent. Chaque personnage est touchant et criant de vérité, nous ne pouvons qu'être émus ! J'ai été particulièrement frappée par Mateo, qui doit non seulement se débattre avec les attentes de ses parents adoptifs et de la société, savoir d'où il vient, dans un monde qui change. Son chemin ne sera pas facile, il tombe souvent, mais il va apprendre et se relever. Sans conteste le personnage que j'ai préféré !
Si vous souhaitez continuer dans la lecture de ces thèmes, je ne peux que vous conseiller Positive de Paige Rawl et N'essuie jamais de larmes sans gants de Jonas Gardell.
L'immeuble Christodora est un roman à lire absolument !

22/01/2017

Enael, Tome 1, de Helen Falconer

Enael, Tome 1
L'appât

Helen Falconer








La vie d'Enael est celle d'une adolescente ordinaire jusqu'au jour où, après avoir poursuivi la vision d'une petite fille, elle développe soudainement d'étranges pouvoirs.
Ses parents sont forcés de lui révéler qu'elle n'est pas leur fille biologique. Leur véritable enfant a été enlevé par les fées, et Enael est le changeling que ces dernières ont laissé à sa place. Sous le choc et désemparée, Enael cherche du réconfort auprès de Shay. Ce garçon taciturne est, selon elle, le seul capable de croire à son histoire.
Ils décident alors de rejoindre le pays de la jeunesse éternelle où se trouve Eva, la petite fille avec laquelle elle a été échangée.




Une saga qui me tentait énormément, et que je suis contente d'enfin commencer !
Enael mène la vie d'une adolescente ordinaire, partagée entre sa famille, ses amis et le lycée. Mais le jour d'une sortie, où elle remarque une petite fille perdue dans la lande, elle se met à développer d'étranges pouvoirs. Après un moment où elle se croyait folle, elle convainc ses parents de lui dire la vérité. Enael apprend qu'elle est l'enfant des fées, et qu'elle a été échangée avec la véritable fille de ses parents.
Choquée, désorientée, elle raconte son histoire à Shay, un garçon de l'école, et le seul à la croire. Ils décident de rejoindre le pays des fées, où Enael est bien décidée à récupérer Eva, la fille de ses parents. Un voyage qui sera pour le moins perturbant et empli de nouveautés !
En commençant Enael, j'ai été particulièrement attirée par le fait que cela se passe avec des fées, car ce n'est pas les créatures magiques que je connais le mieux, et que j'avais envie de rencontrer davantage. L'héroïne est (une nouvelle fois) une personne qui se retrouve projetée dans ce monde sans l'avoir voulu. On lui a caché son identité toute sa vie (qui l'aurait cru en même temps ?) et elle n'est pas du tout préparée à ce qui va lui arriver. On va être dans le flou, on va tâtonner en même temps qu'Enael : à qui faire confiance, comment on apprendre davantage sur ce monde et ses habitants, essayer de savoir qui elle est véritablement, accepter le fait qu'elle ne soit pas la fille de ses parents... Beaucoup de choses à encaisser pour une adolescente ! Le monde présenté par Helen Falconer est bien traité, j'ai particulièrement aimé toute la mythologie et les différentes espèces magiques présentées. Par contre, j'aurais appréciée des personnages un peu plus étoffés, notamment du côté d'Enael, à laquelle j'ai eu énormément de mal à m'attacher... Par contre, Shay est beaucoup plus intéressant à suivre, c'est vraiment lui l'excellente surprise de ce premier tome ! On a également droit au début d'une petite romance entre ces deux personnages, que je ne trouvais pas forcément nécessaire...
Donc, du bien et du un peu moins bien dans ce premier tome d'Enael, mais je vais laisser sa chance au second tome, pour voir s'il y un approfondissement des personnages, et surtout pour voir comment l'histoire se poursuit.
Et vous, vous en avez pensé quoi ?



Enael, Tome 1 : L'appât
Enael, Tome 2 : La Rivale



Chronique en + : l'avis de Bookandcie !






Challenge : Un genre par mois.
(Mois de janvier)

20/01/2017

Au fond des bois, de Karin Slaughter

Au fond des bois - Karin Slaughter


11 Janvier 2017
Harpercollins
19.90 €




Lena est flic. Un soir, elle est sauvagement agressée à son domicile. Alors que son mari Jared est touché à la tête, elle perd le contrôle et, prise d'une rage meurtrière, tue tout aussi sauvagement l'un de ses agresseurs.
L'enquête commence, ardue et douloureuse. Ses ramifications rejoignent progressivement celles d'un autre dossier : L'investigation sous couverture menée par Will Trent pour localiser BigWithey, un pédophile proxénète qui domine un trafic d'héroïne depuis son repaire, au fond des bois...



Merci à HarperCollins !
Lena est flic, tandis que son mari Jared travaille à la brigade moto de la police. Un soir, des individus armés pénètrent chez eux et, dans le feu de l'action, touchent Jared grièvement. Folle de rage et paniquée, Lena va répliquer tout aussi sauvagement et va faire un véritable massacre. Tandis que son mari repose à l'hôpital, entre la vie et la mort, des questions comment à émerger. Pourquoi une bande armée voudrait les tuer ? Mais surtout, qui était visé et pourquoi ? Vengeance, prévention ? L'enquête commence... Et de fil en aiguille, cela va mener à l'enquête sous couverture menée par Will Trent pour localier un pédophile proxénète et trafiquant d'héroïne.
Avant de commencer à lire Au fond des bois, je ne connaissais pas du tout Karin Slaughter, malgré son nombre de parutions assez conséquentes. Donc je me suis dit qu'il était enfin temps que je me lance ! Et surtout, je me suis rendue compte après avoir fini ce livre que Will Trent, un des personnages du livre, possède sa propre série qui compte déjà 6 titres. A mon sens, pas besoin d'avoir lu les précédents pour comprendre ce personnage, mais je pense les lire très prochainement, histoire de connaitre le background de l'individu.
Donc je partais sans idées préconçues, sans savoir à quoi m'attendre sur le style ou le genre d'histoires racontées par Karin Slaughter. Et s'il est parfois difficile de convaincre ou d'arriver à surprendre, je dois dire que j'ai été agréablement surprise par Au fond des bois. Ce ne sera pas ma découverte de l'année 2016 en matière de polar, mais une très plaisante lecture malgré tout. L'écriture est simple, l'enquête efficace, les personnages intéressants... Je tiens à souligner spécialement deux de mes personnages préférés : d'abord Lena, une jeune femme forte, dure mais qui a ses fêlures. Le fait de se sentir responsable de la mort de son précédent équipier puis de voir son mari entre la vie et la mort l'a fait profondément chanceler, surtout lorsqu'on sait que sa belle-famille la blâme pour tout. Il y a ensuite Will Trent, un personnage tout aussi torturé, avec énormément de zones d'ombres, et que je suis impatiente de découvrir davantage.
Avec Au fond des bois, Karin Slaughter et HarperCollins nous offre une lecture noire et très intéressante !











Challenge 50 romans en 2016

18/01/2017

La huitième vie, de Nino Haratischwili

La huitième vie - Nino Haratischwili 


20 Janvier 2017
Piranha
26.50 €







Puissante saga romanesque qui traverse le XXe siècle, La Huitième Vie retrace l'histoire d'une famille géorgienne au destin extraordinaire.
De Londres à Berlin, de Vienne à Tbilissi, de Saint-Pétersbourg à Moscou, le destin romanesque et parfois tragique des membres de cette famille géorgienne s'enchevêtre étroitement à l'histoire du sombre XXe siècle.





Merci à Piranha !
La Huitième Vie nous envoie en Géorgie, dans les 1917. Stasia est la fille d'un chocolatier de talent et qui rêve d'une carrière de danseuse étoile à Paris. Mais lorsqu'elle tombe amoureuse de Simon Iachi, premier-lieutenant de la Garde blanche, la révolution les pousse peu de temps après à se marier. Ce mariage les entraine sur une voie différente, bouleversant complètement leur vie. Nous faisons ensuite un passage en 2006, en Allemagne, où Niza, l'arrière-petite-fille de Stasia, s'est installée. Lorsque Brilka, sa nièce de douze ans, s'enfuit de chez elle, c'est à Niza d'aller la récupérer. C'est l'occasion pour Niza d'écrire un livre sur l'histoire de la famille Iachi, sur six générations.



Je ne connaissais pas du tout Nino Haratischwili avant de commencer La huitième vie, mais maintenant je vais m'y intéresser de très près ! Et Piranha est également une maison d'édition que je vais suivre : seulement deux livres lus pour l'instant chez eux, et deux coups de cœur ! Mais je savais que je partais bien avec La huitième vie, car il y a tout ce que j'aime dans le résumé : une histoire qui court sur plusieurs générations, dans différents pays et villes, des drames mais aussi de la joie, des rivalités, de la survie, de l'amour, de la rage... Le tout dans une époque difficile, parsemée de guerre, d'un contexte politique très difficile, et où les relations sont souvent ambiguës !
Avec d'abord Christine et Stasia, les deux sœurs si différentes, nous commençons l'histoire de la famille Iachi, nous passons ensuite à Kostia et Kitty, puis à Daria et Niza, et finir l'histoire avec Niza et Brilka... Il est difficile de parler clairement de La huitième vie, tant ce livre est dense, bourré de faits, de détails et de personnages. C'est une œuvre très souvent tragique que nous offre Nino Haratischwili, parsemée de luttes et de coups durs. Même si parfois nous tombons, et que nous avons du mal à nous relever, que la famille nous abandonne, beaucoup trouvent la force de continuer et de se relever, malgré tout. Car la vie n'est jamais facile, il faut souvent batailler... Et on peut dire que les femmes ont la vie dure ! Mais, malgré tout, La huitième vie nous fait voir qu'il y a de l'espoir et que nous ne devons jamais abandonner.
Un livre que je ne peux que recommander, La huitième vie est à lire absolument !





- Ce qui est vieux redevient neuf, c'est-à-dire autre, jamais tout à 
fait comme avant – et d'ailleurs, ce n'est pas le but recherché. 
C'est mieux et plus intéressant quand les choses se transforment.




Le plus tragique dans l'exil, l'exil physique comme l'exil mental, c'est peut-être
ce besoin irrépressible de passer sa vie en revue sans aucune possibilité de
l'embellir, de devoir s'accepter tel qu'on est. Celle que l'on a été dans le passé
ne compte pas plus que l'idée de celle que l'on serait peut-être dans le futur.